C O N F U C I U S

III.7.


Le Maître dit : « L'homme honorable n'a jamais de contestation.

S'il en avait, ce serait certainement quand il tire à l'arc.

Avant la lutte, il salue humblement ses adversaires et monte à l'endroit préparé.

Après la lutte, il b
oit la liqueur que les vaincus sont condamnés à prendre. Même quand il lutte, il est toujours plein d'humanité. »

D'après les règles du tir solennel, le président divisait les archers en trois groupes de trois hommes chacun.

Le moment arrivé, les trois compagnons partaient et s'avançaient ensemble, se saluaient trois fois, témoignaient trois fois leur respect mutuel, et montaient à l'endroit préparé pour le tir.

Après le tir, ils se saluaient une fois, descendaient, puis, se tenant debout, ils attendaient que les autres groupes eussent fini de tirer.

Les vainqueurs, se plaçant en face des vaincus, les saluaient trois fois. Ceux-ci montaient de nouveau au lieu du tir, prenaient les coupes et, se tenant debout, buvaient la liqueur qu'ils devaient accepter à titre de châtiment. Ordinairement, quand on offrait à boire, on présentait les coupes.

Mais, après le tir à l'arc, on obligeait les vaincus à prendre eux-mêmes les coupes ; sans leur faire aucune invitation polie, afin de montrer que c'était une peine.

Ainsi les anciens sages, même quand ils se disputaient la victoire, étaient conciliants et patients, se saluaient et se témoignaient mutuellement leur respect.

De cette manière, au milieu même de la lutte, ils montraient toujours une égale sagesse.

Vraiment l'homme honorable n'a jamais de contestation.